Un jeune Nébulix dans la ville...

Phélix sortit de l'auberge et s'étira longuement sur le pas de la porte. La journée était fraîche, ce qui n'était pas pour déranger le Nébulix bleu.
Il salua les quelques passants qui longeaient l'auberge, puis son regard se perdit, une fois de plus, sur l'immensité de la ville. Alors ce n'était pas un rêve. La recontre avec la tavernière, ainsi qu'Aelixie et cet homme, un Hastane, près de la taverne... La visite de la ville en compagnie d'Aelixie, la bibliothèque, les académies, les bains... Décidément Hildrim était immense. Peut-être trop pour un Nébulix ayant toujours vécu à la campagne.
L'espace d'un instant, Phélix ressentit l'envie de courir, d'échapper à tant de grandeur, de renoncer à tout cela. Mais il se ressaisit bien vite.

Ses pas le menèrent à la taverne du Bourgeon Doré. Assis à une table, devant un verre de lait et un morceau de galette, il ouvrit son journal de voyage et se mit à écrire, lentement, d'une main assurée. Il utilisait ce carnet non seulement pour relater ses péripéties, mais aussi pour dessiner, car, doué d'une bonne mémoire visuelle, le dessin faisait partie de ses passe-temps favoris.
Après avoir raconté en quelques lignes son arrivée dans la ville, il ferma les yeux. Peu à peu, dans sa tête, lui revinrent les images de la journée précédente. A mesure que ces images apparaissaient dans sa tête, le Nébulix leur donnait corps en les dessinant sur le calepin à l'aide d'un morceau de charbon. Ainsi, bientôt, sur le carnet, apparurent un portrait d'Aelixie (ou du moins ce à quoi elle ressemblait dans ses souvenirs), une esquisse de l'auberge et de l'Académie de l'Etoile, vue de l'extérieur, une partie du port et un dessin représentant le sauna des bains.

Cette activité eut l'effet que Phélix attendait : il se sentiait plus détendu. Et du même fait songea à son avenir. Les quelques pièces d'or que son père lui avait données ne lui suffiraient à peine pour payer l'auberge et la nourriture durant quelques jours, aussi devait-il d'une manière ou d'une autre gagner son pain.
Il fallait également qu'il clarifie ses objectifs en matière de connaissance. Certes la magie le fascinait, et il désirait aussi explorer le monde. Mais par quoi commencer ? La magie était un art si vaste... Quant à explorer le monde, songea-t-il, le simple fait de découvrir Hildrim lui prendrais sans doute des saisons entières.

Alors qu'il cogitait, une petite affiche placée sur le tableau d'affichage de la taverne attira son attention. Il s'agissait d'une annonce pour un spectacle donné par un illusionniste....

Un illusionniste... N'était-ce pas ces magiciens capables de manipuler la réalité selon leurs envies ? Une vision un peu étroite, pensa Phélix. Il faudra que j'approfondisse le sujet...

Refermant son calepin, il quitta la taverne, décidé à aller faire un tour du côté de la bibliothèque.

Comme souvent le matin, Phélix entra de son pas nonchalant dans la taverne, portant ses désormais inséparables tête d'ours et bâton courbe. Il avait, depuis son arrivée en ville, pris un peu plus d'assurance. Mais il était toujours intimidé par ses Nébix.
Oh, les rencontres qu'il avait faites avaient été très riches. Il y avait eu Aelixie, d'abord, puis ses deux cousins, Siphilix et Triphilie, deux Estivaux fort sympathiques bien que fatigants. Il y avait aussi eu Enki, avec qui les discussions étaient toujours très riches. Puis Luxia, qui lui avait donné du pain. Le plus étrange restait Muze, l'alcimiste, et son étrange manière de parler...

Le début de son séjour en Hildrim avait été plus que mouvementé. Ses études allaient bon train, désormais il maîtrisait quekques sorts de base, connaissait certines runes par coeur et pouvait copier des sorts basiques. Ce qui lui permettait de gagner quelques pièces auprès de la marchande de magie.

Phélix s'était plutôt bien intégré, et il s'en réjouissait. Il eut une pensée pour tous ceux qui l'avaient accueilli et aidé lors de son arrivée.